
A n’utiliser qu’avec une formation solide ! Préférer l’utilisation de l’ordinateur de plongée à celui des tables Marine Nationale 90.
Dans la pratique, chaque plongeur ou encadrant reste seul responsable du choix du protocole de désaturation qu’il adopte (tables, ordinateurs).
Les tables MN90 ne sont plus utilisées que pour comprendre la façon dont fonctionne un modèle de décompression, même si la FFESSM l’intègre toujours dans ses cursus. Avec les modèles haldanien dont sont issus les tables MN90 la décompression est calculée de sorte que la Tension des gaz dissous se rapprochent du maximum autorisé sans jamais le dépasser.
Ce qui a pour conséquence d’autoriser la remontée jusqu’au maximum permis. Les paliers seront donc effectués le plus près possible de la surface. On génère une grosse sursaturation puis on tente de la gérer pour qu’elle ne devienne pas pathogène.
Ces modèles supposent que les gaz inertes seront éliminés par diffusion sans jamais reprendre leur phase gazeuse (à condition que le profil de décompression soit respecté). Donc l’hypothèse était : »une bonne décompression est une décompression sans bulle et les bulles sont synonymes d’accident ».
Synthèse du modèle Haldanien : • L’organisme est « découpé » en compartiments • Pour chaque compartiment, on calcule la charge de gaz au cours de la plongée • Chaque compartiment possède un seuil calculé sous forme de ratio Tension/PA • En dessous de ce seuil pas de bulle • Si ce seuil est atteint palier • Au dessus de ce seuil bulles = accident .
Ces modèles sont l’aboutissement de nombreuses recherches et expériences. Et même s’ils ne sont pas parfaits, ils ont le mérite d’exister et ils donnent habituellement satisfaction. Cependant, on sait aujourd’hui, qu’une bonne décompression n’est pas uniquement une plongée sans accident. Il existe toute une gamme de symptômes (fatigue excessive, malaises, maux de tête, …) qui sont des signes de mauvaises décompression sans nécessiter pour autant une intervention médicale.
Ces tables MN90 sont encore un des rares modèles actuels à utiliser des ratios de sursaturation fixes, quelle que soit la pression ambiante. (Tension/Pamb). Les autres modèles néo-Haldaniens utilisent plutôt des seuils variables qui dépendent de la Pamb, donc de la profondeur (les M_values Workman, Bühlmann, …).
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Quelques règles et définitions des tables MN90, tables de plongée à l’air
Profondeur
La profondeur à prendre en compte pour toute la durée de la plongée est la profondeur maximum atteinte. Si cette profondeur n’est pas indiquée, prendre la profondeur supérieure la plus proche mentionnée dans les tables.
Durée
La durée de la plongée est décomptée depuis le début de l’immersion jusqu’au moment de la remontée à la vitesse prévue par les tables (15 à 17 m/min). Si cette durée n’est pas indiquée, prendre la durée supérieure la plus proche mentionnée dans les tables.
Vitesse de remontée du fond
La vitesse de remontée jusqu’au premier palier (ou jusqu’à la surface en l’absence de paliers) doit être régulière et se situer entre 15 et 17 m/min.
Vitesse de remontée entre les paliers selon les tables MN90
La vitesse de remontée entre les paliers et entre le dernier palier et la surface est de 6 m/min. Aucun protocole n’est prévu en cas de non-respect de cette vitesse dans la limite de 15 à 17 m/min (au-delà, voir la procédure concernant les remontées rapides).
Plongée « simple » (appelée également « unitaire » ou « isolée »)
C’est une plongée séparée d’une autre plongée par un intervalle de plus de 12 heures. La détermination des paliers s’effectue par lecture directe de la table (durée/profondeur).
Plongée « successive »
C’est une deuxième plongée qui intervient dans un intervalle compris entre 15 minutes et 12 heures après la première plongée. Il faut ajouter une
« majoration » à la durée de la deuxième plongée qui se calcule comme suit :
1 – Noter le Groupe de Plongée Successive (GPS) obtenu à l’issue de la première plongée.
2– Noter l’intervalle de temps écoulé entre la fin de la première plongée et le début de la deuxième.
- – Sur le tableau I, déterminer l’azote résiduel à l’intersection du GPS et de l’intervalle entre les deux plongées. Si cet intervalle de temps n’est pas indiqué, prendre l’intervalle affiché immédiatement inférieur.
- – Sur le tableau II, déterminer cette majoration à l’intersection de l’azote résiduel et de la profondeur prévue pour la deuxième plongée. Si la valeur de l’azote résiduel ne figure pas dans le tableau, prendre la valeur affichée immédiatement supérieure. Si la profondeur prévue pour la deuxième plongée ne figure pas dans le tableau, prendre la valeur affichée immédiatement supérieure.
- – Calculer la « durée fictive » de la plongée en ajoutant cette majoration à la durée réelle de la deuxième plongée. Déterminer les paliers en entrant dans la table avec la durée fictive et la profondeur.
Plongée « consécutive » (appelée également « additive »)
« Si l’intervalle passé en surface entre deux plongées est inférieur à 15 min, on considère qu’il s’agit d’une seule et même plongée.
Pour déterminer les paliers de la deuxième plongée, entrer dans la table MN90 avec comme durée de plongée un temps égal à la somme des durées des deux plongées […] et comme profondeur la profondeur maximale atteinte au cours des deux plongées. » (IPA III-4.5).
Vitesse de remontée anormale selon les tables MN90
En cas de remontée « lente »
Une remontée du fond à une vitesse inférieure à 15 m/min est considérée comme lente. Le temps de remontée à une vitesse lente fait partie intégrante de la durée de la plongée.
En cas de remontée « rapide »
Une remontée est dite « rapide » si elle dépasse 15 à 17 m/min (FFESSM) ou 20 m/min (Marine nationale, IPA I-4.4). C’est une procédure jugée « à risque ». Si aucun accident n’est déclaré et si une réimmersion est possible dans les 3 minutes :
- Rejoindre la demi-profondeur de la plongée (moitié de la profondeur prise en compte pour entrer dans la table).
- Y rester 5
- Calculer la durée de plongée depuis son commencement jusqu’à la fin des 5 minutes à demi-profondeur. S’il s’agit d’une plongée successive, ajouter la durée S’il s’agit d’une plongée consécutive la durée de plongée à prendre en compte est celle de la première plongée ajoutée à la durée écoulée entre le début de la deuxième plongée et la fin des 5 minutes à demi-profondeur.
- Déterminer les
- Remonter à la profondeur du premier palier en respectant la vitesse de 15 à 17 m/min.
- Effectuer les paliers prévus, sachant qu’il faut effectuer au minimum 2 minutes de paliers à 3 m (même si les tables n’indiquent aucun palier).
En cas de réimmersion impossible, agir comme si un accident était déclaré (mise sous O2, appel des secours…).
En cas d’interruption de palier
En cas de non-exécution ou de mauvaise exécution d’un palier (non-respect du temps ou de la profondeur prévus), s’il est possible de redescendre dans les 3 minutes et si aucun accident n’est déclaré :
- Procédure FFESSM : se réimmerger et recommencer en totalité le palier interrompu puis poursuivre la désaturation.
- Procédure Marine nationale : se réimmerger et recommencer l’ensemble des paliers